Séminaire hors cycle
coordonné par Jacques Denantes
Mardi 12 mars, à l’Etsup, de 15h30 à 17h30 : Second séminaire sur Mai 68 et la formation des adultes
Les centres universitaires expérimentaux de Vincennes et Dauphine
Invités : Guy Berger et Laurène Le Cozanet
Mardi 12 mars, à l’Etsup, de 15h30 à 17h30 : Second séminaire sur Mai 68 et la formation des adultes
Les centres universitaires expérimentaux de Vincennes et Dauphine
Le 5 juin 2018, un premier séminaire a rendu compte de la tentative avortée de Bertrand Schwartz de créer un réseau d’associations universitaires de formations des adultes, qui aurait fonctionné en parallèle avec les universités, et de la mise en place de la formation des adultes dans son université par Michel Alliot, président de Paris VII.
Le second séminaire qui aura lieu le 12 mars 2019, sera consacré à l’histoire de la création et de la mise en place de la formation des adultes dans les deux universités de Vincennes et Dauphine auxquelles était donnée une vocation d’expérimentation. Après un rappel par Jacques Denantes des principales dispositions de la loi d’orientation de l’enseignement supérieur du 12 novembre 1968 (dite loi Edgar Faure), le cas de Vincennes sera présenté par Guy Berger, Professeur Emérite en science de l’Education à Paris VIII, celui de Dauphine par Laurène Le Cozanet, doctorante en science politique à l’IRISSO (université de Paris IX),
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Mardi 5 juin 2018, 15h30-17h30
ETSUP, 8 villa du Parc Montsouris 75014 Paris
Que doit la formation des adultes à mai 68 ? Les événements ont-ils permis d’accélérer son développement ? Quels ont été leurs effets plus ou moins constructifs dans ce domaine ?
L’engagement des universités dans la formation des adultes, qui faisait partie des questions soulevées, en a été une des conséquences. La création en 1969 du Centre universitaire expérimental de Vincennes, ouvert aux non-bacheliers et qui deviendra en 1971 l’université de Paris8-Vincennes (à laquelle sera consacré un futur séminaire), en est la manifestation la plus immédiate.
Diverses décisions avaient néanmoins précédé et préfiguré ces changements : la création d’un IPST à Grenoble en 1951, la création en 1954, à Nancy, du CUCES auquel Bertrand Schwartz a impulsé son dynamisme, avec notamment la création de l’INFA en 1963. Un décret de 1956 avait institué un examen spécial d’entrée à l’université (ESEU). En 1966, un colloque de l’Association d’études pour l’expansion de la recherche scientifique (AEERS) à Caen avait traité de la mission d’éducation permanente des universités. Enfin, il faut évoquer le Cnam, autre établissement d’enseignement supérieur dont la formation des adultes est la vocation, qui avait, depuis 1952, multiplié des centres associés régionaux.
Ce séminaire présentera deux exposés qui replacent ces évolutions dans une perspective historique.
Retour sur l’échec des AUREFA, un projet universitaire de formation d’adultes : une des conséquences de mai-juin 1968 ?
Par Françoise F. Laot, professeure à l’université de Reims Champagne-Ardenne, Présidente du Gehfa
Imaginées entre 1966 et 1968 par les équipes des formateurs et chercheurs du Complexe de Nancy et portées par Bertrand Schwartz au ministère de l’Éducation nationale, les Associations universitaires régionales d’éducation et de formation des adultes (AUREFA) sont officiellement créées par arrêté le 12 juin 1969. C’est l’aboutissement d’une longue réflexion sur les moyens d’institutionnaliser et développer l’éducation permanente sur l’ensemble du territoire national. Pourtant, les AUREFA n’auront aucune existence réelle et seront déjà oubliées au moment de la préparation de la loi sur la formation professionnelle continue (1970-1971).
Michel Alliot et la formation continue à Paris VII : l’œuvre d’un président visionnaire (1970-1976)
Par Arnaud Desvignes, docteur en Histoire moderne et contemporaine de Sorbonne-Université
Michel Alliot fut le directeur de cabinet d’Edgar Faure lorsque celui-ci était ministre de l’Éducation nationale entre juillet 1968 et juin 1969. Il fut ensuite l’un des principaux fondateurs de l’université Paris VII (la seule université parisienne regroupant les quatre grands groupes de discipline : droit, médecine, lettres, sciences) et le premier président de cet établissement entre 1970 et 1976. Il mit un point d’honneur à développer la formation continue au sein de l’université Paris VII, à proposer des plages de cours et des modalités d’examen permettant aux étudiants salariés ou aux adultes en reprise d’études de mener plus sereinement une scolarité dans le supérieur. L’analyse des livrets de l’étudiant de la période envisagée ainsi que les dossiers relatifs à la formation continue issus des archives de la présidence Alliot permettront de retracer l’originalité de cette expérience.